Les origines de la chasse au vol se perdent dans la nuit des temps. Les premiers témoignages dont nous disposons aujourd'hui – des stèles et des bas-reliefs datés du IIe millénaire avant notre ère – la donnent originaire des régions riveraines du Tigre et de l'Euphrate. Pendant longtemps, la chasse au vol s'est cantonnée à ces contrées d'Asie, pénétrant peu les pays du bassin méditerranéen. L'Égypte comme la Grèce ou Rome semblent l'avoir sinon ignorée du moins fort peu développée.
La véritable expansion de la chasse au vol est tardive. Elle se répand en Extrême-Orient au gré des poussées mongoles. Importée de Chine au IIIe siècle après J-C., elle devient une pratique courante au Japon, maintenue par la maison impériale jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
C'est au cours des migrations germaniques, un peu avant la fin du IVe siècle après J-C. qu'elle est introduite en Europe. Dès lors, l'art du vol se développe pour atteindre son apogée dès les VIIIe et IXe siècles en Orient, plus tardivement au XIIIe siècle en Occident.
En Europe, le Moyen Âge est l'âge d'or de la chasse au vol et voit l'émergence du plus célèbre des traités de chasse, tant de par la personnalité de son auteur – l'empereur Frédéric II – que par le caractère encyclopédique de l'ouvrage et la richesse des illustrations "De arte venandi cum avibus".
L'art de la fauconnerie va conserver son éclat en Europe et en France en particulier jusqu'au début du XVIIe siècle. Passé le règne de Louis XIII, elle périclite pour finalement n'être plus qu'un souvenir après la Révolution. Napoléon Ier tentera bien de mettre sur pied un équipage de fauconnerie impérial mais sans grand lendemain.
En France, le XIXe siècle est la période la plus sombre, la chasse au vol n'est plus pratiquée, évoquant trop dans les esprits les fastes de l'Ancien Régime. Rares sont ceux, qui à l'instar du père du peintre Toulouse-Lautrec, se passionnent pour ce type de chasse. Entre les deux guerres, la fauconnerie renaît peu à peu. Toujours pratiquée de nos jours, elle est toutefois soumise à une étroite législation.
La fauconnerie a donné au langage courant des expressions imagées, les hommes ayant adopté un certain nombre de qualificatifs d'abord attribués aux oiseaux de chasse.
L'oiseau "niais", sans expérience, c'est ressembler à un individu stupide ; "avoir l'air hagard", c'est ressembler à l'oiseau effarouché par l'homme venant le capturer ; en revanche, "avoir l'air débonnaire", c'est être serein comme l'oiseau capturé sur une bonne aire. Le chaperon, qui facilite le dressage et le transport de l'oiseau, a donné le terme "chaperonner" un individu dont on guide les regards et les comportements. Le vol du faucon se fait par une succession de paliers appelés "carrières" par les fauconniers, le langage courant s'en est inspiré en donnant l'expression "faire carrière".